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Créations roleplay / Re : Lettre à Iris: Cette nuit là, dans la brise du soir.
« le: 10 Juin 2009 15:21:46 »Erayan, 10ème jour de Elteriaki
Adélie
Adélie
Ma chère Iris,
Cette lettre que je t’écris parviendra, je l’espère, jusqu'à toi. Je ne sais pas où l’envoyer, je ne sais même pas si tu es encore une vie ma bien aimée. Je compte sur l’instinct d’Espérance pour retrouver sa maîtresse. Au pire quelqu’un retrouvera cette lettre et mon histoire ne sera pas perdue. Je couche mon histoire sur le papier et comme cela, les générations suivantes, ma fille, auront mon témoignage des événements tragiques qui nous ont fait fuir de Sanctuaire.
Ainsi, les divers événements dont je te parlais dans mes précédentes lettres en annonçaient de plus sinistres. Je ne connais pas de faits exactes mais d’après les rumeurs, un Ordre obscurs de chevaliers auraient débarqués sur nos côtes. Certains on voulus les combattre et doivent être mort à l’heure d’aujourd’hui. Orianne, cette jeune fille si mystérieuse, a trouvé un moyen de sauver les jeunes de tous les royaumes, d’autre ont eux aussi atteints cet autre monde, et je souhaite de ton mon cœur et de toute mon âme que tu y sois parvenue.
A l’heure où je t’écris, cela fait déjà quelques mois que je suis sur cette nouvelle île où le royaume Reikon a élu domicile. Je n’ai pas pu t’écrire plus tôt, la situation politique est troublée. Notre reine Morrigane s’est retirée du monde, elle prie à présent le Grand Bonhomme de Neige. Quant à Triton, nul ne sait s’il est encore en vie, je redoute le pire, malheureusement. Le royaume Reikon est abandonné par ses souverains, ses guides et par les morts entraînés par la chute de Lynsk. Je n’ai pas revu Stayz depuis ma fuite, je n’ai eu non plus le courage de lui annoncer mon état, j’espère qu’il est en vie, quelque part, mais je préfère qu’il ne me trouve pas avec un enfant qui n’est pas le sien.
Lorsque je me suis rendue compte que la fuite inéluctable que je devais entreprendre, mon cœur s’est serré. La terre de nos ancêtres n’est plus la notre, nos villes ne sont plus que cendres et nos amis ne vivent qu’à la faible lumière de la chandelle où nos ménestrels chantent les exploits d’hier. Je pourrais embrasser cette vocation, mais j’ai une fille à m’occuper et trop d’illusions brisées.
Pourtant mon histoire mérite d’être raconté, j’espère que tu la conserveras près de toi. Ainsi comme je le disais, la fuite devint la seule issue possible pour moi et mon enfant, mais Orianne était introuvable lorsque j’ai entamé ma quête. Je l’ai cherchée longtemps, aussi longtemps que l’Ordre me laissait de temps mais leur progression était rapide. Ainsi, je me suis retranchée sur la plus haute tour de Lynsk, dernière survivante de la ville de Glace. Les vents tourbillonnaient autour de moi, les envahisseurs étaient à nos portes et les cris de leurs victimes résonnaient à mon oreille. Le désespoir grandissait en moi, j’attendais la mort sur cette tour, les hurlements du vent couvrirent les supplications des blessés, de ces hommes et femmes qui seraient, quelques minutes plus tard, mort. Pendant ces quelques instant qui me semblaient les derniers, l’envie de jouer une dernière fois. Je pris alors mon violon, mon archet et je commençais à jouer. Les vents se calmèrent, du moins me semble-t-il, cette longue plainte, une triste mélodie, résonnait dans les airs, reprise par le murmure du vent. La température augmenta, c’est un phénomène étrange sur une tour de Lynsk balayée par les vents, mais là n’est pas la question. C’est dans cette atmosphère que Zéphyr m’est apparu, il avait cette illusion de consistance que l’on trouve chez les spectres mais il me sembla fait de chair et d’os à ce moment. C’est cet homme, amené par les vents, qui m’offrit le passage vers l’autre monde, il semblait accorder plus d’importance à ma vie que moi-même, ma fille passait avant tout selon moi, fruit de mon corps et d’un esprit des vents.
Zéphyr a disparu quelques minutes après notre arrivée sur cette nouvelle île de glace, une légère caresse, un doux baiser de la brise et il ne fut plus. Mais je pense qu’il erre dans cet archipel de territoires inconnus, un jour peut-être aurais-je le temps de le chercher, de lui poser les multiples questions qui me viennent à l’esprit.
Mais, parlons de Shina, je pense me retirer de la vie politique de Lynsk, je vais sûrement me trouver une île inhabité où je pourrais élire domicile, prier Leïra, et me mettre à la recherche de ce vent si aimable. Mais cette vie ne conviendra pas à une enfant, j’aimerais l’élever à l’écart des guerres, des querelles et des intrigues politiques mais une vie d’ermite ne pourra pas lui donner le jugement nécessaire… Tel est mon dilemmes ma chère sœur, il me faut vivre dans cette nouvelle cité qui me rappelle tant l’ancienne et les amis, les frères que j’ai connu dans le passé.
J’ai le projet de l’éduquer dans cette cité, mais j’espère que la haine qui unit ces royaumes s’estompera où du moins épargnera ma fille. J’ai ainsi le projet de l’envoyer chez toi, dans ce qui sera le royaume Seizon. Elle pourra ainsi voir et comprendre les deux faces d’une même pièce et vivre sa vie comme elle l’entend, prendre part aux combats ou bien vivre dans la paix à l’écart de ces querelles. Je te fais confiance pour la guider à ce moment là. Je ne doute pas que tu accueilleras ta nièce avec chaleur.
Puisse Leïra t’avoir protégé durant cette apocalypse, j’attends ta réponses qui m’épargnera une personne à pleurer de plus. J’espère te rencontrer bientôt, quand je tiendrais ma fille entre mes bras et que les temps seront moins instables.
Alizea, Ta sœur qui t’aime tendrement.