Auteur Sujet: - Carnets d'une apprentie soigneuse -  (Lu 12270 fois)

Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« le: 14 Déc 2005 21:29:01 »
-Blessé et mourant-[/size]
Yukikaze avait tout juste fini d'apprendre les rudiments du métier d'infirmier quand elle sortit du château Tsuchi. Elle était fatiguée, et le crépuscule lui pesait sur les épaules aussi surement que l'obscurité endort.

Elle s'allongea dans la pelouse des jardins, ressassant ce qu'elle venait d'ingurgiter. L'incantation, les runes qu'elle devait tracer avec ses mains, l'imposition sur la blessure. Doucement, dans le vide, elle retraça les glyphes dont elle avait maintenant le secret jusqu'à percevoir l'onde d'énergie fourmiller dans son bras, n'attendant que le contact d'une blessure.

Elle soupira. Si peu de temps, et déjà tant de progrès. Elle se souvint des temps anciens, mais balaya bien vite ses pensées noires. Le ciel avait maintenant viré au violet bleuté de la nuit sans lune. A présent, lorsqu'elle traçait machinalement les symboles, elle entrevoyait la lueur de l'énergie même qui se dissipait.

Et soudain, elle entendit le cliquetis de bottes sur le dallage de l'allée du jardin. Elle reconnut la voix de l'homme blessé qui exhalait par râles, au seuil de la mort ; c'était Lundar, le chevalier qu'elle avait rencontré dans la taverne, celui qu'elle trouvait naguère si beau. Elle se précipita vers lui. Il était tout ensanglanté, blessé et un de ses bras était à moitié arraché - vraisemblablement par un Djinn. Yukikaze se précipita et le soigna, avec le plus d'intensité qu'elle le pouvait.


"Attention, ton bras va te faire assez mal. Attention... c'est parti ! "

Et elle prit sa respiration, se remit à incanter dans la nuit étoilée.
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Lundar

  • Membre
  • Messages: 143
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #1 le: 29 Déc 2005 00:27:25 »
Lundar amoché comme il l'était rarement, ne comprenait pas trop ce qui se passait, il reconnut vaguement Yukikaze, mais juste comme étant quelqu'un qu'il connaissait, il était trop faible pour se rappeller qui elle était. Il comprit seulement : mal et bras... Il ne crierait pas, la douleur ne paraitrait jamais, il se devait d'être le plus fort, pour le bien de tous... Avant que la personne ne le touche vraiment, il dit avec une voix faible :

Merci à toi, je ne sais pas exactement qui tu es mais merci. La mémoire me reviendra et je saurais apprécier à sa juste valeur ce que...

L'incantation était terminée, le soin était lancé, sur son bras en lambeau, la douleur fut immense, et dans son effort pour ne pas hurler, il s'évanouit et dans un souffle il termina sa phrase :

... tu as fait pour moi.

A ce moment précis, juste quand il sombrait, un flash, rien de bien précis, une femme morte... Une autre riant... Et un homme impuissant...
Vivre par l'épée, mourir par l'épée, toujours avec honneur. Ne jamais faiblir, pour la gloire Tsuchie.


Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #2 le: 29 Déc 2005 03:07:48 »
"Dors, Lundar. Dors."

Ce faisant, elle le prit dans ses bras. Comme elle aurait pris un enfant. Elle espérait seulement qu'il n'aurait pas trop de cicatrices, pas comme elle, elle qui ... son doigt courut de sa nuque à sa poitrine, traça le fil de l'épée qui l'avait jadis marquée.

Elle se rappela soudain son ancienne vie, s'abandonna à ses souvenirs. Elle s'assoupit, en proie à d'incessantes réminiscences, au bord des larmes.

Fumée et sang, feu et guerre, flammes et cris de pauvres innocents, tout cela tournait dans sa tête; des cauchemars mêlés de plaintes.


Yukikaze !

Et puis le petit, là bas, qui avait le regard si triste, perdu au milieu des gens affolés qui couraient. Ses yeux emplis de larmes, implorants. Et elle vit sa tristesse se muer en désespoir et en haine. Elle était sous une pluie de larmes, foulant des cendres. Sous la pluie de la haine de l'enfant.
[/color]

Yukikaze !!

Elle ouvrit les yeux, et vit les membres de l'Akatsuchi qui la hélaient. Elle leur fit signe, et laissa Lundar allongé dans l'herbe, les yeux clos. Il dormait si bien... Elle déposa un baiser sur sa joue, et caressa son visage. Puis elle se retourna et partit soigner, encore et encore. Lundar ne lui en voudrait pas.
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #3 le: 29 Déc 2005 03:49:02 »
-Silence et échec-

Yukikaze prit l'habitude, avec le temps, de réparer les plus vilaines blessures. Sa prise mentale autour de l'incantation s'était raffermie, et elle donnait la santé à qui voulait, qui le demandait.

Un jour, elle vit Itachi, bien mal en point, et comme à son habitude elle vint à son secours. Elle accourut, préparant de ses mains les gestes rituels, et une fois à son côté, ses mains se firent bleutées, enveloppées d'une aura magique qu'elle espérait suffisamment puissante pour maintenir l'archer en vie... Sa tempe saignait, et son épaule gauche était lacérée par une lame de pierre des Djinns.


Elle décida d'appliquer sa puissance salvatrice à tout le corps d'Itachi, afin de ne pas le faire saigner trop longtemps. Ah, il avait également le tendon du genou déchiré... Yukikaze frissonna. Le courant s'étendit à tout le corps du jeune homme, et bientôt l'aura le recouvrit.

Mais la magicienne se rendit soudain compte d'une chose qu'elle avait omise. Elle n'avait pas insufflé l'énergie de la bonne manière dans le corps d'Itachi.

Vite, elle retira ses mains, en haletant. Elle cria lorsqu'elle entendit le genou d'Itachi craquer et se dissocier de son corps, et lui aussi hurla à plein poumons, pendant quelques secondes. La bénéfique énergie pouvait donc également tuer... Un instant, Yukikaze sentit la folie s'immiscer dans son esprit. Elle pensa qu'elle pouvait presque devenir sorcière. Presque.

Mais elle revint à la réalité lorsque le gri de l'archer devint un gargouillis étranglé. La plaie à sa poitrine s'écartait, laissant les poumons à jour dans un flot de sang. Elle entendit un craquement, et le corps s'arrêta soudainement, figé dans d'atroces souffrances. Elle n'entendait plus rien, plus même les cigales ou les oiseaux. Elle tomba à genoux, la tête entre les mains, pleurant amèrement.


"Itachi... Nooon! .. . Je ne peux ... pas ... laisser échapper des vies, sous mes yeux, surtout si..."

Et soudain, elle pensa aux prêtres du château. Elle appela un paysan qui fuyait les djinns :

"Hé, toi !
-Oui, M'dame?
-Va prévenir les infirmiers du château qu'Itachi est mort, qu'ils le ressucitent !
-Oui...oui, M'dame !"

Il partit en courant, si vite... comme s'il y avait ... un monstre. Maintenant, c'était Yukikaze, le monstre... Non ! Non !! Elle se retourna vers ses camarades d'infortune, pleine de sang, pleurant en silence. Elle voyait déjà les regards haineux des citoyens quand elle passerait dans les rues... Et elle, qui se faisait une joie de s'autoproclamer chasseuse de traîtres... Mais apparamment, les membres de son clan la soutenaient. Elle leva le poing.

"Jamais, vous m'entendez, Jamais plus vous ne me verrez perdre une vie ainsi!!! Vous m'entenez bien, mon clan. Mon Royaume ! Je porterai ce fardeau sur ma conscience, une éternité s'il le faut, mais je ne laisserai plus jamais rien m'échapper !"

[HRP : ça, c'est pour les mécontents qui seront pas contents du changement de nom des compétences... ça m'est arrivé, et voilà ce que ça donne !]
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Lundar

  • Membre
  • Messages: 143
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #4 le: 10 Jan 2006 17:18:18 »
Lundar se relevait, et reprenait ses esprits aux moment ou Yukikaze atteignait Itachi, ils n'étaient pas loin et Lundar la voyait se démener pour sauver leur ami... Ce flash, était-ce la douleur ? Etait-ce un souvenir ? Et pourquoi au moment ou Yukikaze le soignait ? Il voulait savoir, il fallait qu'il trouve une réponse, il décida donc d'aller la soutenir, pour l'aider de son mieux à soigner Itachi, et parès il lui parlerait. Il pourrait commencer en lui faisant remarquer qu'il n'était pas rester inconscient longtemps, ou en tous cas il n'avait pas l'impression d'être resté inconscient trop longtemps. Alors qu'il était à mi-chemin, il vit Yukikaze commencer à incanter, il sentait la mahie qui règnait dans l'atmosphère, même lui qui n'y comprenait rien... Soudain, l'horeur, les plaies d'Itachi s'élargissaient, un flot de sang s'en écoulait, et dans un râle son ami mourrut.

Lundar n'en revenait pas, elle venait de tuer leur ami devant lui, elle n'avait pas encore commencer à se lamenter. Quand elle eut fini son incantation, et qu'elle constata son oeuvre, elle se retourna vers Lundar. Ce visage, ce visage... C'était celui du fash, Lundar en était sur ! Elle commença ses lamentations et se mit à promettre, mais Lundar n'en croyait pas ses yeux... C'était elle il y a 10 ans...


Toi, c'est toi qui a...
Vivre par l'épée, mourir par l'épée, toujours avec honneur. Ne jamais faiblir, pour la gloire Tsuchie.


Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #5 le: 16 Jan 2006 01:20:30 »
- Le village des falaises -

De la fumée s'échappait des frondaisons dans les forêts côtières, au Nord est du Royaume Tsuchi. Le village de Hiromasa brûlait, ravagé par les pirates qui sévissaient sur les mers de Sistearth. Akemi était de ceux-là, ces gens qui faisaient des biens des autres leur propriété. La bourgade vivait un crépuscule rougoeyant et empli d'une indicible horreur ; alors que la plupart des crépuscules du royaume étaient sereins et paisibles, celui-ci rayonnait violemment.

Akemi, sabre au clair, se déplacait entre les corps mutilés qui jonchaient le sol. Les guerriers avaient vaillamment défendu Hormasa, mais les pirates étaient trop nombreux et tous leurs efforts n'avaient servi qu'à retarder l'inévitable. Ainsi que ses confrères, Akemi avait combattu sans pitié, honneur ou merci. On l'appelait "la Blanche", car aucune cicatrice ne zébrait son corps. D'entre les pirates, elle était renommée comme cruelle, et sa flotte était la plus dévastatrice qu'on eut pu imaginer.

Ses habits blancs étaient couverts de sang, et alors qu'elle empalait la femme du chef du village, elle se prit à observer ses traits avec un rictus moqueur à la bouche. Son mari avait fui, elle l'avait vu en compagnie de plusieurs enfants, femmes et vieillards. L'homme, bien que petit et trapu, avait un port digne et semblait honorable. Et c'était exactement le genre de personne qui insupportait Akemi, ces hommes aux apparences trompeuses...

Cette femme avait les traits fins et doux, déformés par une indicible douleur. Mais du sang écumait de sa bouche, et son corps flasque manquait cruellement de grâce. Akemi rit.

Soudain, Akemi ressentit un bouleversement. Une envie de meurtre pesait sur elle. Elle leva les yeux. Sur le flanc d'une montagne avoisinante, où la procession des survivants s'était réfugiée, elle distingua nettement un petit garçon, qui... avait les mêmes traits que son père et que sa mère. Mère qui était empalée juste à côté d'elle. Elle frissonna et maintaint le regard braqué sur cet enfant qui la retrouverait surement, un jour ; son envie de la tuer semblait trop forte.


"Yuki !"

Akemi se retourna. Son bras droit et amant, Mawashi, avait posé un bras musclé sur son épaule.

"Je t'ai dit, pas en public, lui murmura Akemi. Je n'ai pas l'intention de dévoiler mon identité à quiconque.
-D'accord, chérie, mais...
-Pas de mais. C'est Akemi et rien d'autre. Ni Yuki, ni Yukikaze, ni même "chérie", dit-elle d'un ton sans réplique.
-Bien.
-Des captifs?
-Aucun, capitaine."

Mawashi inclina la tête, à la fois blessé, honteux, et frustré. La femme qu'il aimait passionnément semblait le considérer comme un jouet, et ne pas se soucier de ce qu'il pensait. Et en effet, les pensées d'Akemi n'en différaient pas vraiment, car le feu de l'action la rendait froide à tout sentiment. Il releva la tête, et reprit un semblant de fierté. Il continua :

"Nous avons ce qu'il nous faut, la relique de Shankara que demandaient les Mizu, et suffisamment de vivre pour ne faire escale qu'une fois arrivés à bon port. J'espère que ces chiens nous paieront bien. Vos ordres, capitaine?
-Jette nos morts aux récifs en bas des falaises, laisse pourrir les autres."
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #6 le: 16 Jan 2006 13:54:28 »
- Les masques -

Akemi sortit du lit ou Mawashi et elle venaient de faire l'amour, nue et encore en sueur.

Elle enfila une très légère robe et sortit, laissant son amant profondément endormi. La brise lui caressait les cheveux. La plupart des marins dormaient, profondément apaisés par le récent massacre et par la quantité de raku-raku ingugitée durant la soirée.

Elle regardait l'eau d'un air profond, laissant vagabonder son regard au gré des vagues.

Elle redevint Yukikaze, celle qui avait un nom, une histoire, et des sentiments profonds. Le masque d'Akemi tomba. Elle se sentait libre, n'ayant plus à penser à comment le maintenir. Les hommes étaient durs et brutaux, et il fallait leur montrer qui commandait. Akemi était parfaite pour ça.

Pff. Elle abandonnait ce rôle un instant avec un plaisir consommé. Elle savourait les instants qu'elle passait avec Mawashi, mais ne pouvait se libérer totalement d'Akemi : Mawashi ne faisait pas la différence entre Yukikaze et Akemi. Elle devait rester stricte, jusque dans son lit... Tout ce qui lui pesait reflua en elle et elle ne put s'empêcher de sortir de sa manche une longue flûte de bois. Ses peines y convèregèrent alors que ses lèvres se posaient sur le bec transversal de celle-ci. Le son en jaillit.

Les marins n'entendaient qu'une berceuse mélancolique, jouée par leur capitaine. Ils n'avaient pas conscience de la peine qui s'échappait par ce simple son, de son importance.

Il valait mieux qu'ils ne sachent pas que Yukikaze aimait profondément Mawashi, qu'elle voulait se venger des bâtards qui lui avaient pris sa famille, sa maison et qui, par le même coup du sort, lui avaient donné une vie pareille à la leur. Elle était pirate parce qu'elle haïssait par dessus tout les pirates. Quelle ironie, se disait elle...

Une fois Yukikaze apaisée, elle reprit son masque, traits durs et regard sans merci. Akemi rentra dans sa cabine et réveilla Mawashi. Elle aimait cette vie, et il en faisait partie.
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Yukikaze Yukishiro

  • Membre
  • Messages: 175
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #7 le: 22 Jan 2006 23:27:25 »
- Se retourner pour rêver au passé, courir vers l'avenir -

Le royaume Mizu, enfin. La statuette de Shankara dans les bras, Akemi attendait. Elle avait laissé les marins aux commandes de Mawashi et s'étaient rendue dans les bas fonds de la ville surpeuplée.

La pièce dans laquelle était convenu le rendez-vous ne la rassurait pas. Située dans une auberge crasseuse et douteuse, dans une cave, elle avait tout pour déplaire. Akemi s'assit sur la table qui y était disposée et but une gorgée de raku raku à même le pichet. Elle était en avance, comme d'habitude. C'était bientôt la fin, et la somme qu'elle allait recevoir lui permettrait de couler une douce vie quelque temps, de garder ses hommes à son service et leur payer de l'alcool, ce qui au final, revenait au même. Elle pourrait ainsi traquer ceux qu'elle haïssait depuis si longtemps.

Akemi frissonna en entendant des pas dans l'escalier, et quelques murmures. Enfin. Elle se resservit une rasade rapide et s'essuya du revers de la main, descendit de la table d'un saut et sortit son épée. Les précautions étaient d'usage dans le milieu. Malheureusement, on avait insisté pour qu'elle soit seule.

Un petit Mizu gras entra, accompagné d'une sorcière à l'air peu engageant et d'un duelliste qui sembait taillé dans le granit. Akemi, méfiante, mit de la distance entre la petite compagnie et elle même. La table les séparait désormais.
[/color]

"Héhé ma p'tite dame, on se méfie? demanda le gros homme.
-Oui, j'admets, répondit Akemi avec un mince sourire.
-C'est bien. Une fille comme vous peut arriver loin. Vous êtes une femme de confiance, vous savez.
-Merci.
-Oh, de rien... Mais vous savez, vous ne devriez pas.
-Que... Salaud !"

Des bras s'étaient agrippés à elle. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui la tenait et lui pointait un couteau sous la gorge. C'était l'odeur de Mawashi. La seule personne à qui elle avait pu faire confiance l'avait trahie. C'était sûrement le tintement de quelques pièces supplémentaires qui l'avait fait changer de camp.

Elle se dégagea de l'étreinte du traître, mais la lame de celui ci plongea dans le sein d'Akemi. Yuki sentit la flamme qui était en elle s'éteindre, toute sa colère se muer en chagrin et en désespoir. Plus jamais l'idée de tuer ne lui procurerait du plaisir. Son passé était à nouveau inutile. Qu'allait elle faire? Akemi, la pirate immaculée, était morte avec le croissant sanglant au poing de Mawashi. Il ne restait plus qu'une Yukikaze blessée, battue et aux abois. Le revirement fut sec et brutal comme un seau de serpents se déversant sur elle. Désormais, elle était seule et sans biens. Seule, contre tous? Ne lui restait il pas la moindre attache? Elle en doutait.

Son épée joua avec le poignard de Mawashi. Lui et son arme semblaient maintenant minuscules face à la détermination d'acier de Yukikaze. Son épée faisait des moulinets, destabilisant l'équilibre de Mawashi. Son coeur se serra lorsque son ancien compagnon, à court de moyens, lui lança la dague. De sa main gauche, elle la rattrapa et l'orienta d'un geste fluide vers le Mizu ventripotent. Ni lui ni ses compagnons ne virent arriver la lame, et, le double menton bien percé, le sang coula à flots. Ne s'en occupant plus, Yukikaze offrit une mort propre à Mawashi d'un estoc au coeur. Si les larmes qui coulaient brûlaient les yeux de la jeune femme, elle doutait que les deux autres s'en souciassent. Ils ne perdirent pas leur temps. L'un dégaina une rapière fine et vive tandis que des sons plus lourds crépitaient au coeur des mains de la magicienne.

Yukikaze lança la table sur les deux mercenaires qui visiblement tenaient à leur peau et à leur honneur. D'un élan souple, elle sauta au dessus, et grimpa les escaliers alors que les Mizus se relevaient. Elle se rua hors de l'édifice, et prit ses jambes à son cou. Ses poursuivants ne la lâchaient pas. Puis, au fil de la course, elle se retrouva au palais. Les gardes l'arrêtèrent.

***

Le procès fut vite expédié et Yukikaze Yukishiro, autrement nommée Akemi la Blanche, fut condamnée à la lapidation publique.

Elle ne put jamais oublier ce jour-là. Parmi toutes les promesses qu'elle put se faire, il resta une seule once de vengeance en elle.


"Oeil pour oeil, dent pour dent, sales Mizu. Vous, les traîtres parmi les traîtres, vous allez payer !"

Plus qu'à demi morte, on la jeta comme un sac à l'extérieur de la ville. Péniblement, elle se mit en marche. Son avenir n'avait plus qu'un but. La Capitale Tsuchi n'attendait qu'elle. Elle allait faire ses preuves. Silencieusement, Yukikaze pria Obrak pour Akemi, la pirate. Et, s'adressant tout haut à la ville qui se trouvait à l'autre bout du monde, elle hurla :

"Matsubara, tu n'as pas fini d'entendre parler de moi !!!"

Et elle se mit en route.
[/i]
URL=http://imageshack.us][/URL] - Colère

Yukikaze, Akatsuchi

Lundar

  • Membre
  • Messages: 143
    • Voir le profil
- Carnets d'une apprentie soigneuse -
« Réponse #8 le: 02 Mai 2006 16:01:52 »
Toi, c'est toi qui a...

La rage montait en Lundar, il ne savait pas quoi faire... Il avait tant espéré ce moment, celui ou il retrouverait celle qui avait assassiné sa mère. Il s'y était préparé, depuis 10 ans, il ne vivait pratiquement que pour ça, bien que son père lui ait maintes fois répété que la vengence n'apportait rien. Il se truvait là, en face d'elle, et devant lui elle venait de faire succomber quelqu'un d'autre, quelqu'un qu'ils considéraient tous deux comme un ami... C'en était trop, il ne pouvait plus le supporter, il dégaina son couteau, qu'il avait toujours à la ceinture et le plaça sous la gorge de la meurtrière. Ce geste un peu trop vif, n'eut pas l'effet escompté, et il appuya un peu fort sur la peau de la guerisseuse, laissant perler quelques gouttes de sang... A ce moment, le regard de Lundar changea, il parut fanatique, certainement guidé par la vengeance, il semblait avoir envie de la toturer.

Le regard de Yukikaze était glacial, elle semblait prête à lui bondir dessus, mais en même temps, elle ressentait une sorte de pitié pour ce jeune chevalier, qui l'avait vu tuer sa mère... Elle décida de lui conter son histoire...


Ecoute mon histoire, et après nous aviserons...

Sans attendre de signe du chevalier, ni même une réponse, elle commença son histoire, elle lui raconta pour le village, pour Mawashi, les mizus... Au fur et à mesure de l'histoire, le couteau de Lundar était de moins en moins insistant sur la peau de Yukikaze, il semblait perdre de l'assurance, son regard changeait, il semblait mélancolique, la tristesse, les remords peut être, le gagnaient...

Quand elle eut fini, il tomba à genoux, son couteau devant lui, incapable de prononcer le moindre mot, sous le regard emplie de compassion de Yukikaze. Les mots n'étaient plus utiles, elle s'en fut. Lundar pleurait à présent, il allait commettre l'irréparable, il allait agir sous le coup de la vengeance et trahir la confiance de son père, il aurait perdu sa place éventuelle auprès de Shankara... Tous les enseignements et sacrifices de son père n'auraient servit à rien. Couvert de honte, il prit une décision qui changerait sa vie à tout jamais. Il décida de quitter l'Akatsuchi. Il écrivit une lettre qu'il déposa au QG puis il partit en direction des terres Seizonnes, il avait fait une demande de nationalité qui avait été acceptée, il n'était désormais plus Tsuchi.

Il s'en fut dans la nuit, comme un voleur, chevauchant Talim, sa fidèle monture, priant son père et sa Déesse de bien vouloir lui pardonner cette faute... D'une manière ou d'une autre, il se rachèterait, il en était certain, il pourrait de nouveau regarder un Tsuchi dans les yeux sans avoir honte.
Vivre par l'épée, mourir par l'épée, toujours avec honneur. Ne jamais faiblir, pour la gloire Tsuchie.