Il repartit en direction de sa chambre après avoir reçu l'approbation de son amie. Il s'enferma à double tour. C'est alors qu'il fouilla dans son armoire, récupérant de nombreux habits totalement étrangers à la culture Mizu.
Il se déshabilla rapidement. Il regardait ce qu'il allait mettre une larme à l'oeil, cela faisait presque un an qui ne les avaient pas sorti du placard. Aujourd'hui, il se dit que ce serait en mémoire de son défint maitre.
Il sortit alors un kimono très complexe. La couleur était d'un noir profond, aussi sombre que la nuit pouvait l'être. Mais ce qui pouvait surprendre, c'était les multiples runes sur l'ensemble du tissu. Elles étaient composées d'arabesques, se liant, se mêlant en une succession de lignes entremêlées complexes. De plus, la couleur argentée de celles ci faisait qu'au soleil, un contraste ressortait alors. Il était clair que si le jeune homme bougeait, on verrait apparaitre toutes les nuances possibles. Un oeil expert aurait pu voir que ces courbes partaient toutes du même point, au niveau du coeur. C'est en cet endroit que l'on pouvait discerner des palpitations comme si le vêtement était à l'écoute des rythmes cardiaques de la personne.
Seulement, il n'y avait que cela dans l'armoire. Par dessus ce vêtement, il mit un Hakama noir lui aussi, habit en forme de pantalon. La particularité de celui ci, c'est que ses runes avaient la couleur du sang. Plus on contemplait cela et plus on se rendait compte que tout était en mouvement, comme si on avait capturait l'essence même d'un corps humain. On avait l'impression que le sang se propageait par l'intermédiaire de canaux, circulait partout, s'arrêtant parfois, formant un bouchon et repartant ensuite. Dans les zones communes entre les deux pièces de tissus, on assistait à un conflit, une bataille rangée, chaque « entité » voulait prendre le contrôle de l'autre. Oui, cela pouvait paraitre absurde mais il y avait quelque chose de vivant dans cet ensemble.
Enfin, il sortit un Haori noir encore une fois, il le mit sur ses épaules, les courbes sur celui-ci n'étaient non pas argentée ou rouge mais simplement bleu, le bleu de l'espoir, la couleur de la paix. Plus on observait celle ci, plus notre âme paraissait s'apaiser. Là encore, dans la zone commune aux trois nuances, c'était la guerre, chacun voulant prendre le dessus sur l'autre alors que la troisième entité cherchait à trouver un moyen d'entente pour que les deux autres puissent cohabiter. C'était comme une mère protectrice qui s'occupait d'un nourrisson, elle l'entourait et lui faisait sentir tout l'amour qu'elle avait pour lui, pour le rassurer et le mettre en confiance. Ici c'était sensiblement la même chose.
Le rapprochement devenait alors évident, le rouge symbolisait les hommes et leur soif de pouvoir, voulant tout contrôler. Pour cela, ils avaient besoin de la magie, l'argent. Et c'était aussi réciproque. Pour qu'elle puisse s'exprimer, elle avait besoin de l'humanité. Mais alors que les humains s'en servaient pour les guerres, la Mère Nature, le bleu, voulait s'y opposer et espérait que nous puissions un jour vivre en harmonie avec la Magie pour faire simplement le Bien.
Ce combat durait depuis des siècles, voir des millénaires maintenant.
Pour terminer l'ensemble, il attacha son Haori-himo et se chaussa avec des Waraji, des sandales de paille tissée. En revanche, il ne s'attacha pas les cheveux, ils étaient trop court pour en faire une queue de cheval.
Ce costume, il l'avait mis pour la dernière séance de spiritisme avec son maitre. Pourtant, malgré l'intervalle de temps marquant ses deux évènements, cet habit lui allait encore. Il rejoint alors Nainventive à l'extérieur.