Les Mizus étaient partis, laissant Lundar pour mort, son sang se déverser sur l’herbe fraîche… Malgré tous ses efforts il n’avait pas pu les battre. Sa haine et sa trop grande confiance en lui l’avaient mené à sa perte. Alors qu’il se vidait de son sang, et qu’il n’était même plus conscient de rien, à l’article de la mort, l’impensable se produisit.
Quelqu’un passa par là et ramassa Lundar, se rendant compte qu’il était encore vivant. L’homme qui ne semblait pas très costaud parvint néanmoins à ramener Lundar jusqu’à son campement au milieu du désert. Après une semaine de soins intensifs, Lundar ouvrait les yeux, goûtant de nouveau à la chaude lumière du soleil.
L’homme lui expliqua qu’il l’avait trouvé gisant et qu’il l’avait ramené ici pour le soigner. Il fit l’erreur de demander à Lundar comment il se faisait qu’il s’était retrouvé dans cet état. A cette question, Lundar bouillonnait de rage, l’homme parut surpris mais nullement choqué, vu son âge il avait dû en voir d’autres. L’homme essaya de calmer Lundar qui voulait retourner combattre ces Mizus, mais le vieillard lui fit comprendre qu’il ne pourrait rien faire en appuyant « gentiment » sur la plaie laissée par l’arme de Mister Horobi… Ils parlèrent plusieurs heures durant, mais tout ce que le vieil homme pouvait dire passait largement au dessus de la tête du chevalier Tsuchi qui était aveuglé par sa haine et sa frustration.
L’homme proposa alors à Lundar de combattre à mains nues, s’il parvenait à vaincre le vieillard, il pourrait alors aller se venger. Lundar pensait cette tâche facile et accepta, il n’arriva même pas à effleurer le vieil homme qui, malgré son grand âge, était un combattant de géni. Lundar finit ce combat épuisé comme jamais et meurtri dans son amour propre.
Il cria, sous l’effet de toutes sortes de sentiments, mais notamment de la colère. Les paroles qui prononça à ce moment définiraient l’une de ses raisons d’avancer dans la vie à présent.
Coco, Horobi… Je vous tuerais chiens ! Vous et tous les Aubescur, ainsi que tous les Mizus, je vous tuerais tous, plus jamais vous ne m’humilierez ni ne me battrez, j’en fais…
Il ne parvint pas à prononcer un mot de plus, il n’était même pas en état de combattre. Il s’évanouit simplement au milieu de sa phrase. Il se réveillerait quelques jours plus tard pour commencer sa croisade après un entraînement intensif avec le vieillard, puis seul…