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La Taverne de la licorne blanche / Une table dans la penombre

« le: 04 Déc 2005 22:04:55 »

Une nouvelle fois la porte s’ouvre, laissant se faufiler une silhouette blanche et discrète. Quelques secondes elle s’arrête à quelques mètres de la porte, la laissant se refermer dans un bruit mat derrière elle.

Elle souffle sur ses doigts pour y faire revenir la chaleur… en vain.
La peau fine de ses mains semble bleutée sous la lumière pâle de l’énorme lustre de bois qui diffuse une clarté plus qu’incertaine. Elle lève les yeux… des yeux clairs comme deux gouttes d’argent liquide qui sondent les alentours sans la moindre expression.

*Il n’y a pas grand monde … Tant mieux…*

Elle fait un pas, écoutant attentivement le bruit de ses chausses contre le sol qui semble se répercuter comme un écho dans ses pensées… *Bruyant…*
Le tavernier rejoint le comptoir et entreprend de nettoyer ses verres, les iris de la jeune femme glissent l’espace d’un instant sur lui comme sur un élément du décor… *Pathétique...*

Levant une de ses mains elle la porte a son visage, rafraîchissant ainsi son front brûlant
*Sors… de ma tête… !*
Puis ses prunelles d’argent se posent une nouvelle fois sur l’homme derrière le comptoir, laissant cette fois traîner quelques instants son regard sur ses mains.
Elles semblent en mouvement perpétuel, un verre… Un autre… Un troisième.

Un pas, puis un second… Elle s’approche de lui, le tissu bleuté, presque blanc, de sa jupe s’accrochant aux échardes du plancher.

"Juste… Un verre d’eau… S’il vous plait"  *Pitoyable…! *

Sa voix est Basse, Ni timide ni enjouée, simplement monocorde… Elle ne bouge pas, attendant seulement qu’il la serve… Ce qu’il fera effectivement après avoir jeté négligemment son chiffon par-dessus son épaule.

Récupérant son verre d’une main, elle se détourne,  posant une pièce d’argent sur le comptoir sans attendre une quelconque réaction de l’homme.
Encore quelques pas et elle se retrouve au centre de la pièce, scrutant une à une les tables presque toutes vides… Mis a part une… Un homme… là bas…*Désespérant !  C’est mieux… Pour nous… Ridicule !*

Avisant une table éloignée, presque gardée dans la pénombre, elle s’y dirige… Toujours du même pas, ce pas qui résonne entre de sombres pensées… toc… toc… *Assez ! Tu m’exaspères !*
Enfin elle s’assoit, posant son verre sur la table, puis les paumes de ses mains dans un bref soupir d’aise.

"Calme…"

Sa voix résonne à l’instar de ses pas alors qu’elle ferme les yeux, laissant aller son dos contre le dossier d’une chaise… Chaise tout ce qu’il y a de plus banale quoi que confortable *Agréable… Laisse ta respiration s’éteindre… *

"Non !"

Elle rouvre les yeux brusquement, comme au sortir d’un cauchemars, la respiration saccadée… Puis elle passe une main sur sa gorge, déglutissant difficilement.

Finalement un nouveau soupire *laisse moi... laisse moi...* Avant de refermer les yeux.

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Créations roleplay / Les deux soeurs

« le: 03 Déc 2005 01:40:25 »

‘‘Je te hais ma, sœur tu as volé ma vie…’’

  Tout commence par une histoire qui peut sembler banale; dans une contrée reculée, une clairière perdue au milieu d’un grand rien… Au milieu d’une forêt qui s’étend aussi loin que porte le regard.

  Une maison… Pas de riche demeure… Pas non plus de celles qui au détour d’un chemin perdu inspire une tendre pitié au voyageur de passage… Non, cette maison là était de fort bonne tenue.
Sous ce toit deux enfants, deux parents, une vie tranquille loin de tout… En totale autarcie, comme hors du monde.

  Les sœurs… L’aînée Nyrah... Aussi blonde que Syan était brune, aussi calme et posée que sa petite sœur était expansive et capricieuse… Les yeux aussi clairs que ceux de sa cadette étaient sombres.

  Mais tout ne peut pas toujours être idyllique, et dans cette histoire là plus encore…

  Nyrah; droite, silencieuse, le visage empreint d’une constance sans faille semble irriter sa jeune sœur qui nourrit à son encontre une jalousie aussi violente qu’inexpliquée… Brûlante comme une fièvre mortelle.

  Leurs voies étaient pourtant toutes tracées, ayant hérité toutes deux des aptitudes à la sorcellerie de leurs parents…Mais deux caractères si différents induisent indubitablement deux façons tout aussi diverses d’exploiter un potentiel encore immature.
  Syan: emplie de rancœur et de cette folle jalousie qui ronge doucement et s’assure une prise indéfectible sur son esprit déchaîne sa colère sur ce qui l’entoure…
Nyrah: Laisse s’exprimer sa magie comme elle-même ; Simple, tempérée, efficace… Attisant plus encore cette jalousie injuste.

  Guidée par la rage on en perd l’esprit… C’est sûrement pour cela qu’elle attaqua sa grande sœur ce soir là, la veille de ses 19 ans.
Juste un éclaire entre les arbres, une lumière aveuglante et une silhouette qui fuit dans la pénombre… Puis plus rien.

   ~ Maintenant ~

  Sur les terres des Mizus on la croise, mine austère, d’un calme désarmant… Ni triste ni joyeuse. Dénuée de sourire, en proie a un incessant tumulte intérieur.
Jamais seule jamais en paix… Nyrah… Tourmentée par l’âme de Syan qui infecte son corps, dédoublant ses pensées.

          ‘‘Je te hais ma sœur, tu as volé ma vie… Jamais je ne te laisserais en paix tant que je n’aurais pas mis fin a la tienne !’’