Auteur Sujet: Tortures reikonnes et petits fours (crématoires)  (Lu 3009 fois)

Polgara

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Tortures reikonnes et petits fours (crématoires)
« le: 30 Août 2006 00:29:49 »
A Lynsk, il existe un lieu où l’on n’entend point le vent chanter l’hymme de la Garde Noire : les cachots du royaume, où plus précisément les cachots de la GN. Pourtant, comme partout ailleurs en ville, le souffle du vent s’insinue dans les moindres crevasses, le plus petit soupirail, disperssant sa douce complainte. Mais en ces lieux, les cris et autres hurlements des prisonniers couvrent la cantique du vent d’hiver. Ces gêoles sont les fondations de Lynsk : en sous-sols, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes, circulent la quasi-totalité des informations récoltées par le royaume des espions. Les cachots voient passer les espions ennemis les plus fourbes, les prisonniers de guerre les plus coriaces et les traitres les plus retords. Mais pour la plupart, ces geôles seront aussi leurs tombeaux !

En surface règne la reine Morrigane, pleine de grâce et de générosité ; en sous-sols règne la terreur et l’angoisse sous les traits de Polgara. L’une utilise les informations que l’autre extrait des malheureux pour diriger le royaume vers la prospérité et la voie du Grand Bonhomme de Neige. Chacune appartient à une forme de noblesse différente complémentaire aux moeurs bien opposées...

Le château Reikon surplombe la ville de Lynsk, blanche comme la neige, pure comme un diamant tel un gigantesque monstre noir endormi veillant sur son peuple. Certains y voient, à travers les pierres noires qui l’élèvent, l’avatar du Grand Bonhomme de Neige. Pour Polgara, ce n’est rien d’autre qu’un amas de cailloux lui permettant d’oeuvrer discrètement et de servir ses idéaux et intérêts personnels. Placé au sommet d’une des principales collines entourant Lynsk telles des remparts fortifiés, le château reikon est impressionant de par son entrée atypique : un imposant mur noire d’obsidienne, uni et lisse, laissant en son milieu un trou béant en apparance sans aucune protection. Aucune douve, aucune porte, une simplicité mortelle guette quiconque s’y aventure sans autorisation. Ce tunnel, plutôt que porte vu qu’il traverse l’ensemble des remparts sur plusieurs lieues, est en fait un véritable piège à rats, alternant protection magique et pièges mécaniques auquels s’ajoutent les défenses formées par les gardes. Ce cauchemar d’obscurité prend fin à l’entrée de la cour centrale, où germent quatre manifiques tours noires comme le jai servant à la fois de tour de guet que de lieu privilégié d’attaques stratégiques. En son centre se dresse le château du roi proprement dit : Majestueux, sombre et couvert de neige éternelle comme il se doit. Mais les prisonniers et autres condamnés de cette journée d’hiver n’y pénetreront sans doute jamais. Ils sont dirigés vers ce qui ressemble de prime abord à un vulgaire tas de cailloux. Ce n’est qu’à quelques mètres de ce dernier que Mortimer perçoit l’entrée des cachots.

***La gueule de l’Enfer, si elle existe, doit en être sa soeur jumelle*** se dit tout bas ce dernier.

Polgara

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Tortures reikonnes et petits fours (crématoires)
« Réponse #1 le: 30 Août 2006 00:30:23 »
Froide, noire, sans la moindre lumière bienveillante, l’obscurité pèse sur ses épaules dès ses premiers pas. Pourtant Mortimer n’est pas le pleutre qu’il semble être. D’apparence anodine et chétive, quelques haillons et un peu de terre agrémentée de glace parfaisaient son déguisement, le faisant passer pour un mendiant de la ville. Pourtant, il était maintenant dans la cour du château reikon. Arrêté pour espionnage... clamant son innonce... Mortimer est bel et bien un espion néanmoins, pour le compte des seizons de surcroît. Il nargait depuis plusieurs lunes la garde noire. Connu sous le pseudonyme de la « mort éternelle », jeu de mots avec son prénom né lors d’une soirée arrosée avec ses anciens compatriotes et amis depuis lors décimés par des reikons assoifés de sang, Mortimer glânait discrètement des informations (dans els tavernes principalement) et abstreignait à un silence définitif ses sources la plupart du temps. Désormais, Lynsk et ses habitants craignaient de sortir seul une fois la nuit tombée. Cependant, comme bon nombre de grand espion oublié par le temps, Mortimer n’a commis qu’une seule et malheureuse erreur dans sa courte carrière... l’appât du gain le poussait chaque jour à prendre un peu plus de risque pour approcher la GN... jusqu’à l’approcher de bien trop près à son goût. Ayant finalement atteint le quartier réservée de la GN, il tomba nez à nez avec la tortionnaire rousse. Noble et hautaine, celle-ci ne supporte pas la pauvreté et la mendicité, et encore moins qu’on la lui mette sous le nez ! Tout d’abord roué de coups et piétiné par sa garde personnelle, Mortimer comprit un peu tard son erreur :  son déguisement parfait pour les bas fond le devenait beaucoup moins dans les quartiers plus huppés. Voulant fuir rapidement, il ne pu esquiver une lanière d’un fouet qui lui lacéra la cheville droite et le fit trébucher. Ne pouvant résister à la douleur, il laissa échapper un cri puis un chaperon d’insultes dans sa langue natale. Funeste reflexe bien compréhensif ! Arrêté par la garde de Polgara, il ne se rappelle du rire glaciale de cette dernière avant de tomber dans les pomme sous les coups de fouet mordant sa peau à pleine dents. Et ce n’est que le lendemain qu’il reprit ses esprits, aidé il est vrai par un garde un peu zelé et de son seau d’urine et de diverses déjections. Humilé, quasi-nu, Mortimer fut forcé de suivre les autres prisonniers en direction du château.

Mortimer et ses compagnons d’infortune, peu ménagés, sont littéralement jeté en patûre à ce monstre de pierre qu’est l’entrée des sous-sols. Est ce une façon pour les gardes de se rassurer ? Toujours est-il qu’aucun d’entre eux n’a jamais failli à sa tâche, que ce soit par cosncience professionnelle, dévouement au roi ou peur de devenir lui-même un de ces prisonniers s’il trahissait la maitresse de ces lieux. La bouche de l’enfer n’est en fait qu’un long et sinueux escalier s’enfonçant dans la pénombre, sous terre, où la neige fait place à une humidité putride, ruisselant le long des parois poreuse et rendant les escaliers glissant comme une peau de serpent. Bon nombre de prisonniers ont inauguré leur arrivée en se cassant un membre suite à une malencontreuse chute. Mais nulle compassion dans les yeux des gardes, ici c’est marche ou crève, parle ou tais toi à jamais...

Polgara

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« Réponse #2 le: 30 Août 2006 00:30:49 »
Mortimer s’en sort plutôt bien, de part son agilité et sa résistance naturelle issues de sa formation d’espion et de ses derniers mois dans les bas fonds de Lynsk. Après de longues minutes de marche difficile, une lueur faible dilate les pupilles de Mortimer habituées depuis peu à l’obscurité, tel un phare indiquant un danger de mort aux navires en perdition. Des torches éteintes encadrent une lourde porte en fer qui laisse échapper cette étrange lumière. A l’approche du petit groupe de chair fraîche, la lourde porte s’ouvre en un grincement semblabe au rire de celle qui l’arrêta la veille. Simple illusion de son esprit fatigué ou réalité ? Mortimer ne saurait lui-même l’affirmer. Une lumière plus intense jaillit alors de la pièce derrière la porte, inondant les yeux des captifs d’une vive douleur lumineuse. Les gardes escortant les malheureux se gardent bien de ne point franchie la porte, se contentant de remonter les escaliers à l’aide des torches laissées à leur attention.

Peur, solitude, angoisse, terreur, vide reviennent crever la surface de la conscience de Mortimer. Les prisonniers se retrouvent dans une antichambre spacieuse où règne une lumière quasi-surnaturelle, les rendant incapable de la moindre coordination pendant de longues secondes que les gardiens de ces lieux mettent à profit pour les enchainer à une longue chaîne de métal. Les mains et les pieds attachés à cette lourde chaîne posée au sol, Mortimer se retrouve rivé au sol, incapable de se relever. Il distingue néanmoins au bout de la chaîne une imposante boule de métal criblée de fines pointes couleur rouge sombre. Et à l’autre extrémité, qui se perd dans un sombre tunnel large de plusieurs mètres, il entend parvenir un grondement sourd, semblabe à un souffle d’une quelconque bête immonde. Sur un signal des gardiens, le bruit provenant du tunnel s’intensifie, se transformant en mugissement, pour petit à petit s’assourdir et faire place à un désagréable bruit métallique : un râclement d’une longue chaîne en métal sur un sol accidenté. A son paroxysme, Mortimer comprend un peu tard ce qu’il entend en voyant la chaine se tendre brusquement et filer vers l’obscurité, l’attirant inexorablement vers une horreur sans nom.

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« Réponse #3 le: 30 Août 2006 23:03:43 »
Le trajet, assez court dans les souvenirs de Morty, a pourtant été l’endroit où ont craqué les plus faibles du groupe. Trainés sur un sol recouvert d’aspérités coupantes comme l’acier, leurs corps déjà affaiblis par un jeûn et une arrestation musclée, les prisonniers commencent à souffrir le martyr. L’habitude d’avoir été roué de coups ayant endurci l’endurance de Morty, il encaisse mieux cette petite excusion au centre de la terre que ces acolytes de fortune, le laissant concient et toujours mobile. Puis la chaîne s’arrête tout aussi brusquement qu’elle était parti, laissant les prisonniers dans un long corridor sombre d’où s’échappe une lumière qui en ce lieu semble irréelle. Libre de ses mouvements, sans trop savoir ni comment ni pourquoi, Mortimer encore capable de bouger se dirige lentement vers cette sortie inattendue. Puis un bruit métallique éveille son attention, lui rappelant le râclement d’une boule imposante derrière eux...

Mortimer et les plus valides piquent un sprint désespéré, laissant sans remords à leur triste sort les corps des plus faibles, ralentissant le mouvement inexorable de l’engin de torture. Les personnes écrasées et lacérées connaissent alors au mieux une mort rapide, au pire une lente agonie se vidant de leur liquide vital qui colore un peu plus les piques métalliques.

Mortimer et ses compagnons d’infortune ont alors l’immense privilège de se voir accueillir par une noble et sa garde personnelle que Morty reconnait en un long râle de désespoir : Polgara elle-même ! Vêtue d’une ensemble rose et tenant à la main son célèbre fouet à 9 tendons, chacun infligeant une douleur différente, Polgara accueille d’un sourire glacial ses futurs cobayes...

Mortimer se rappelle alors les légendes qui courent au sujet de cette démone. Sa couleur de cheveux serait issu du sang de ses victimes dont elle s’impregnerait la chevelure alors que le torturé est encore conscient, absorbant son énergie vitale. Mais d’autres légendes entretiennent le folklore sans doute, comme celle affirmant que le claquement de son fouet laisse entendre les gémissements de ses anciennes victimes. Mais comment croire ces légendes quand ceux qui les colportent reviennent de ces cachots en n’ayant plus toute leur tête ? Toujours est-il que cette vision ôte la dernière once d’espoir à ceux qui la voient... Mortimer ne fait pas exception à la règle et vient d’en faire la désagréable expérience une deuxième fois en deux jours...

Polgara

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« Réponse #4 le: 04 Sep 2006 00:54:34 »
Du groupe d’une quinzaine de personne au lever du soleil, Mortimer compte désormais plus que 8 acolytes auprès de lui. Après un rapide calcul purement intellectuel, il s’avoue définitivement vaincu pour la première fois de sa vie. Il ne perçoit nul échapatoire face à Polgara et ses sbires, d’autant plus qu’ils sont armés contrairement à ses alliés éventuels. Une vague de désespoir et d’impuissance purs déferle alors sur les rivages de sa conscience, annihilant toute trace de résistance. L’abattament qui s’ensuivit est la première marque au fer rouge d’une longue série sur son esprit encore fragile. Toutefois la vivacité et sa capacité d’adaptation, véritable seconde peau de tout bon espion qui se respect, lui apprennent rapidement à surfer sur la vague née de la tempête qui fait rage sous le crâne de Mortimer.

De nouveau maitre de ses esprits, il peut se concentre sur la coordination de ses membres pour s’apercevoir qu’il est conduit manu militari vers une gigantesque salle. Trois de ses murs ressemblent à un immense morceau de gruyère industriel, rappelant de façon douloureuse à Morty l’absence de tout corps solide dans son estomac depuis la veille. S’il n’avait déjà vendu son âme au diable, il l’aurait volontiers revendu contre un bon gros gibier agrémenté d’une rasade de raku-raku. Chacun des captifs est placé devant une échelle de fortune puis forcé de l’escalader. Les muscles pourtant habitués à l’effort de Mortimer, lui font souffrir mille tortures à chacun de ses mouvements, fragilisant d’autant plus sa volonté de survivre. Arrivé à une hauteur digne de lui refiler le vertige, le garde désigné pour le surveiller le propulse dans sa future cellule individuelle qui lui servira de maison. En fait de cellule, ce n’est qu’un trou dans la roche pouvant contenir un enfant. De toute évidence taillée pour affaiblir l’occupant tant physiquement, le trou n’est pas assez haut pour se tenir assis ni assez profond pour s’allonger, que mentalement en plongeant le détenu dans un noir angoissant sans possibilité de parler sous peine de recevoir une pluie de coups. Epuisé, fourbu, courbaturén Morty s’endort rapidement malgré sa posture grotesque, plus appropriée pour faire le clown dans un cirque que pour véritablement récupérer de sa fatigue. Perdu, déboussolé, affamé, abattu, ayant perdu la notion du temps Morty n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut après seulement une journe de captivité dans les cachots de la GN.

Polgara

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« Réponse #5 le: 06 Sep 2006 21:03:25 »
Au réveil, la première impression qui domine Marty est qu’il vit toujours dans un cauchemar sans fin. Une aiguille lui lancine les genoux, sa colonn vertébrale est en feu et il transpire abondamment. Ouvrant péniblement les yeux, il est aussitôt aveuglé par ce qui semble être un énorme soleil devant lui, expliquant par sa présence la chaleur suffocante qui règne dans son trou. Après de longues minutes d’étirements succincts lui permettant de reprendre ses esprits, Mortimer aperçoit un petit tas posé sur le rebord de sa « maison » : le petit déjeuner est servi ! Faisat fi des bonnes manières, Morty se rue sur la moindre petite miette de nourriture, obnihilant le goût infect de cette chose. Rassasié pour l’heure, Mortimer se met en quête d’informations sur son environnement. L’impression d’un immense soleil face à lui s’explique par l’absence de plafond dans la pièce... Tendant le cou hors de sa cachette pour avoir un panorama plus large, Morty reste bouche bée devant le spectacle. Il a déjà entendu parler d’arène gigantesque où s’affronteeitn les plus valeureux et puissants guerriers des temps anciens, mais il n’en avaient jamais vu de ses propres yeux. Là, devant lui se tenait non pas un cachot mais une arène pour titans ! Et il déglutit en s’imaginant aux premières loges. L’arène est illuminé par le ciel et Morty a à peine le temps d’apercevoir la tête d’autres prisonniers qu’un vent prodigieux se met à souffler, l’obligeant à se cacher dans son trou. Une voix majestueuse se fait alors entendre, relayée par le vent quasi divin.

« Le bain de soleil est terminé, totue tête dépassant tombera sans le reste ! Vous trouverez de l’eau à disposition le long des parois de vos cachots ! »

S’ensuit un ricanement de satisfaction et d’un seul mouvement, les têtes disparaissent et le silence se fait. Seul un nom est murmuré dans l’arène, tel le vent bruissant dans les feuilles des arbres. Mêlant une peur palpable à un cri de détresse, le murmure s’accentue puis laisse place à un silence oppressant à l’arrivée d’un membre de la Garde Noire : Zéphyr, le gardien de l’arène. Tel le vent éponyme, sa voix gronde ses ordres, amplifié par l’acoustique particulière de ce colysée des temps modernes...

Polgara

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« Réponse #6 le: 06 Sep 2006 21:04:06 »
Un frison glacé parcourut l’échine de Mortimer. Pourtant, en scrutant les ombres de son trou, il ne trouva nul appel d’air. Ne comprenant pas ce qui se tramait, Morty sentit de la bile lui remonter l’œsophage, lui rappelant par son acidité la montée en puissance de son appréhension. Quelque chose clochait, mais impossible de mettre le doigt dessus… Sa curiosité inhérente à son métier d’espion le pousse néanmoins à prendre des risques pour apprendre.
« Ce n’est pas en restant dans mon trou à grelotter de peur que je pourrais la surmonter. Le savoir est la clé à ma survie. A notre survie. » murmure comme pour se redonner espoir le nanti.
Son courage dans une main et une détermination s’effilochant dans l’autre, il sortit petit à petit sa tête des ombres. Sa première sensation fut un souffle ardent sur sa joue. Un vent digne du plus torride des désert, chaud et sec, tambourinait sur la paroi tel le diable à sa porte. Clignant des yeux péniblement, le prisonnier essayait de communiquer avec son plus porche voisin dans un premier temps. Peut être en savait-il plus sur ce phénomène, pour le moins étrange et surnaturel. Non seulement sa voix ne pu couvrir le bruit stridulant du vent, mais quand bien même il aurait pu gonfler le volume sonore, son voisin l’ignorait. Distinguant par hasard Morty à travers le sable voltigeant, l’inconnu s’empressa de retourner dans son trou, se terrant dedans avec une expression de peur peinte sur le visage.
« Intéressant, ainsi il existerait toujours de tels hommes en vie sur ces terres… »
Un étrange sourire aux lèvres, Mortimer se concentra sur sa « mission », appréhender ce qui se tramait dans l’arène apparemment calme et silencieuse.

Zéphyr se tenait debout, stoïque, tout de noir vêtu comme il sied à la GN, une épée émoussée fichée dans le sable de l’arène à quelques pas de lui. Curieusement, il ne semblait nullement gêné par le vent. Et le sable ne s’envolait pas au centre de l’arène comme si le garde noir était l’œil du cyclone. Voulant comprendre cet étrange phénomène, Mortimer commença à s’avancer, luttant contre le vent déstabilisateur. Le vent cessa d’un coup aussi soudainement qu’il était apparu. Le sable s’était déposé un peu partout, rendant par la même toute ascension difficile, la roche de l’arène étant lisse désormais. Zéphyr apparaissait désormais comme un insecte au centre de son piège. Mortimer entendit alors deux complaintes : deux malheureux prisonniers avaient eu la même idée que lui, mais semblait s’être trop avancé. Bien mal leur en a pris, ils chutaient maintenant le long de la roche, s’approchant irrémédiablement du sol de l’arène. Leur chute ne fut pas mortelle en raison de curieux amas de sable accumulés par le vent sous les prisonniers. Mortimer ne croyait pas au hasard, l’accumulation de sable n’était pas fortuite et donc le vent n’était pas naturel sinon le sable aurait été dispersé sur tout le pourtour de l’arène. Les malheureux, sonnés et malgré tout blessé, mais vivants se retrouvaient seuls dans l’arène en compagnie d’un garde noir (et de sa garde guère loin de lui, telle son ombre)
« Ainsi ces élus ont été sélectionnés… mais dans quel but ? Le vent les a désigné, c’est une évidence désormais. Qu’ont-ils de particulier pour se retrouver dans ce pétrin ? »
Plongé dans ses réflexions, Morty (comme l’aimait à l’appeler feu ses amis) ne se rendit compte du brouhaha ambiant que tardivement. Le colysée reprenait vie sous l’impulsion d’un carnage imminent. Les prisonniers étaient tous sorti de leurs trous respectifs, dans la limite du raisonnable. Morty nota cependant l’absence de son voisin dans un coin de son esprit. Petit un petit le murmure devint un hymne, scandant le nom d’un des malheureux élus ou plus discrètement celui de Zéphyr. En regardant de plus près les élus, Mortimer reconnut un des malheureux : un chevalier rencontré lors d’une beuverie durant laquelle il lui avait révélé quelques détails concernant une attaque reikonne.
« Est-il ici pour m’avoir trop parlé ? Sa déchéance est-elle le fruit de sa confiance en moi ? » De telles pensées sont inconnues de l’esprit de Mortimer, qui s’en moque comme de sa première chaussette trouée. Le remord ne l’a jamais étouffé en somme.

Polgara

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« Réponse #7 le: 12 Sep 2006 23:14:45 »
Celui qui fait face au chevalier déchu semble être quant à lui un archer, en raison de l’épais bracelet de cuir bouilli qu’il portait au bras. Le vent se lève de nouveau, charriant des mots semblables à un verdict.
« Bienvenue dans mon antre. Ici se rend ma justice envers les traîtres et autres félons au royaume. Vous avez été élus en raison de vos actes vils et indignes de votre rang. Vous avez été reconnu comme traître envers notre reine Celebelen. Cependant dans sa mansuétude, l’un d’entre vous sera gracié, considéré comme simple complice abusé par l’autre. »
Puis se tournant vers l’archer
« Pour avoir octroyé les informations nécessaires à la capture de votre supérieur maintenant face à vous, coupable de traîtrise, je vous offre ceci… Bonne justice à vous ! »
A ces mots, l’épée à ses pieds semble mue d’une propre volonté et se dirige vers l’archer sans un bruit, volant à hauteur de torse d’homme.
Le chevalier, sidéré, éleva la voix
« Alors c’est toi qui m’as balancé sale crevure ! Sois maudit ! »
Puis joignant le geste à la parole, il se précipita vers l’épée volante, espérant par la même l’utiliser contre l’archer qui l’avait trahi à son tour. A l’approche de la main nue du chevalier sur la garde de l’épée, le vent la transportant se mit à faire tournoyer rapidement du sable, protégeant ainsi l’épée. Faisant fi de cette protection, le chevalier déchu tenta de la saisir. Mauvaise idée. La rotation rapide des grains de sable était semblable à des lames d’acier entaillant profondément la main du traître. Battant en retraite, et cherchant désespérément une solution, il crie son désespoir en voyant son ancien sous-fifre se saisir sans difficulté de l’épée maudite. Affolé, il se mit à courir vers la paroi et trouva posée au sol une échelle. Etait-elle ici par hasard ou alors sciemment déposée en ce lieu par la garde ? Toujours est-il que le spectacle semblait plaire au maître du colysée puisque nul n’entrava l’ascension du chevalier le long de l’échelle. Mortimer était aux anges car aux premières loges de cette représentation morbide. L’échelle passait juste devant son trou. Il fut un temps tenté de la repousser mais changea d’avis, ceci n’était point son rôle s’il voulait rester simple spectateur. Il sentit tout d’abord la sueur et la peur du fugitif pénétrer progressivement ses sinus, partageant ainsi les montées d’adrénaline du futur mort. Sensations plaisantes puis jouissives. Elles lui manquaient cruellement en ce lieu qu’il commençait à apprécier chaque heure un peu plus. Son excitation est à son comble quand il aperçut, entre deux barreaux, Zéphyr survolant littéralement l’arène, laissant dans son sillage un nuage de sable. S’approchant de l’archer qui n’osait pas poursuivre son ancien chef, le garde noire lui tendit un arc d’ébène ainsi qu’une flèche.
« Ceci devrait t’être plus utile finalement. Montre-nous ton habileté et tu vivras. Echoue et tu souffriras. »
Pendant ce temps le prisonnier en fuite arrivait à la hauteur de la cellule de Mortimer, lui cachant Zéphyr et l’archer. Il lui restait cependant l’ouie. Il entendit ainsi distinctement un claquement sec suivi d’un sifflement ne laissant aucun doute sur le choix de l’archer : Il voulait vivre à tout prix. La tête du chevalier arriva à hauteur de Mortimer qui se retrouva face à face avec la mort. Tout d’abord étonné, puis terrifié, le chevalier sembla reconnaître son vis à vis.
« Toi, ici… Non ce n’est pas possible, tu ne peux être… » furent les derniers mots du chevalier, s’échappant dans un souffle alors que Mortimer lui caressa la joue tendrement. Un voile s’infiltra sur les yeux du chevalier. Comme au ralenti, sa tête partit en arrière avant d’entraîner à sa suite le reste du corps sans vie maintenant. Le bruit de l’impact ne laissait aucun doute sur son état. Un craquement avertit Mortimer que la pointe de la flèche avait transpercée le torse, pointant un doigt accusateur vers lui.
Le vent se levait de nouveau, marmonnant une absolution pour l’archer envers Zéphyr. Mortimer eut le temps de voir, avant que le sable lui gâche la vue, la garde personnelle du maître des lieux se saisir de l’arc et de l’épée et d’entraîner le malheureux archer, hurlant de terreur, vers un sombre tunnel.

Polgara

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« Réponse #8 le: 12 Sep 2006 23:15:10 »
Noir. Obscurité. Ombre. Tout était fait pour laisser la peur s’insinuer au plus profond des prisonniers. Malheureusement pour la garde, la nuit est le royaume de Mortimer. Il se sent à l’aise ainsi protégé par l’absence de lumière. Mais il n’en était pas de même pour ses co-détenus. Néanmoins pas un bruit ne s’élevait du gigantesque cercle de pierre, qui sert d’habitation aux prisonniers. Soit, la terreur était telle que nul n’osait élever la voix, ou alors il se tramait quelque chose. Mortimer s’en moquait, il avait encore des missions à accomplir avant de tenter de s’enfuir. L’un de ses objectifs se trouvait par un heureux hasard à ses côtés.
Silencieux comme à son habitude, tel un serpent surgissant devant une licorne, Morty s’extraie de son trou. En équilibre sur l’étroite corniche qui reliait les niches entre elles, Mortimer atteignit sans mal le trou voisin, où l’attendait, recroquevillé, sa cible. Elle tremblait de peur, comprenant que crier ne servirait à rien…

« Bonsoir cher ami. Vous me voyez ravi de vous voir enfin… Je suis en retard sur mes prévisions, et je vous saurais gré de m’en excuser. Votre fin lente et douloureuse sera en conséquence rapide et sans douleur pour me faire pardonner. » Telle furent les paroles de Mortimer à son vis-à-vis. Pourtant nul parole ne vint entacher le silence qui régnait en despote en ces lieux.

« Je sais qui tu es… Je te vois tel que tu es, saleté d’ombre ! Mais tu ne m’auras pas, j’ai vu mon destin. Il ne doit pas finir entre tes mains. » fut la réponse de sa victime… Savait-elle que Mortimer obéissait lui aussi à un destin farceur, changeant d’avis pour brouiller le don de double vue de certains hommes ? Et que justement il était là pour altérer le destin de cet homme.

Résignation ou bien folie, sa cible tenta de lui sauter dessus pour le faire basculer dans le vide après ce laïus. Mortimer était habitué à tout maintenant depuis le temps qu’il sévissait en ce bas monde : lamentations, supplications, folies, dernières volontés toutes plus ineptes les unes que les autres, agression, suicide… et il était prévenant, anticipant chaque mouvement de ses cibles avant que celui-ci ne s’amorce, ou que l’idée ne naissent dans leurs esprits. Cette fois-ci ne fit pas exception. Mortimer esquiva l’attaque en se raccrochant à la corniche tandis que le corps de sa victime plongea dans l’obscurité. Celle-ci l’effleura au passage, essayant dans une ultime lueur de lucidité de se raccrocher à quelque chose. Mortimer lui tendit la main, le retenant au dessus du vide. A ce moment jaillit une clameur collégiale du fond de l’arène et des dizaines de torches s’allumèrent une à une, transformant l’arène en contre bas en une nuit étoilée. Une tentative d’évasion… Mortimer fixa sa victime pendu à son bras, puis lui souriant le lâcha, laissant le cri du condamné se perdre dans les sons des premiers affrontements entre gardes et prisonniers. Ces derniers avaient réussi à se confectionner des armes certes rudimentaires mais qui n’en était pas moins mortel pour la plupart de ces hommes et femmes habitués à la guerre. La première charge des gardes fut surprise de voir leurs adversaires arborer des silex et surtout de les voir si nombreux. Le raz de marée des prisonniers submergea rapidement les premiers gardes. Intelligemment, les prisonniers assurèrent leur position dans un premier temps en bloquant les trois sorties et s’armant des armes des premiers gardes à terre. La furie qui s’ensuivit, accentuée par la soif du sang qui coulait de chaque côté, servit dans un premier temps les intérêts des évadés qui n’avaient rien à perdre. Les prisonniers tinrent bon jusqu’à l’arrivée de Zéphyr.

Mortimer s’était prestement dirigé vers le sol, et foulait le sable de l’arène quand Zéphyr fit son entrée. Les émeutiers avaient prévu son arrivée et un énorme rocher fut poussé du haut des gradins-dortoirs alors que les prisonniers finissaient les derniers gardes qui résistaient. Le sable couvrant l’arène s’anima soudainement, et un vent de folie se déchaîna contre le rocher, le maintenant en l’air. Puis petit à petit, le sable voltigeant dans le vent commença son travail de sape, usant le rocher qui devient caillou, puis sable à son tour… Son tour de force avait duré à peine une minute mais avait suffi pour détourner l’attention de Zéphyr, permettant à Mortimer de s’infiltrer dans le tunnel sombre où l’archer avait été emmené, en ayant au préalable dépouillé quelques gardes de leurs dagues. Il entendit plus qu’il ne vit, le vent souffler comme jamais. Les torches s’éteignirent de concert et le bruits de corps s’entrechoquant dans des craquements sinistres ne laissait aucun doute sur l’insu de la bataille. On aurait dit un navire s’échouant contre un récif. Le silence morbide qui suivit apprit à Mortimer que la bataille était finie. Les lumières revenaient une à une, cette fois portées par des gardes.

Le tunnel était suffisamment large pour que Mortimer se planque, évitant ainsi le regard des gardes se précipitant vers l’arène. Mortimer attendait son heure… Question de timing, il n’avait pas le droit à l’erreur. Il prit son courage à deux mains quand il vit la silhouette de Zéphyr à l’entrée du tunnel, dans l’arène. Il se plaça au centre du trou noir, laissant sa silhouette se découper aux yeux de tous.

« Hé, Zéphyr, au lieu de brasser du vent, tu ferais mieux de surveiller tes arrières… »

Puis Mortimer railla encore sur le compte du garde noire dans le but de lui faire faire un faux pas, qu’il espérait fatal. La réaction ne se fit pas attendre et le vent s’engouffra dans le tunnel, le projetant dans un premier temps dans les airs, puis vers Zéphyr lui-même, sans doute pour le plaquer à ses pieds. Porté par ce vent puissant, il se laissa emporter. Arrivé à quelques pas du monstre de la garde noire, il se tortionna d’un violent coup de reins et envoya deux dagues dans la direction de ce dernier. Accouplées à la force du vent, les deux lames se fichèrent dans le corps de Zéphyr, stoppant le vent aussi sec. Mortimer fut projeté au milieu de l’arène, entouré de gardes mais le sourire aux lèvres. Il fut roué de coups et le noir de l’inconscience vint le réconforter dans ses bras.

Polgara

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« Réponse #9 le: 12 Sep 2006 23:15:47 »
Fiévreux, usé, le corps fourmillant de sensations contraires et la peau percluse de bleus de couleur allant du blanc au noir en passant par l’ensemble du spectre lumineux, Mortimer perdit connaissance plusieurs fois, n’arrivant à rester conscient que pendant quelques instants où il avait du mal à distinguer réalité et cauchemar. Après un laps de temps qu’il ne pouvait évaluer, Morty reprit conscience doucement. Il avait été amené dans une salle étrange et était allongé sur une couche de paille près d’une cheminée où flambait un feu étrange. En effet nul bois ne semblait nourrir les flammes. Le feu n’en était pas moins réconfortant par sa chaleur sur sa peau nue. A ses côtés se tenait une demoiselle tout de noire vêtue. Il apprit plus tard que c’était l’infirmière qui l’avait soigné sur demande d’un autre garde noir : Kyubi. Ce dernier se trouvait dans la pièce, chuchotant à une personne que Mortimer ne pouvait apercevoir derrière l’embrasure de la porte. Kyubi lui tournait le dos, l’occasion était rêvée. L’infirmière était occupée à changer ses compresses apparemment ; il avait le temps de sauter sur le garde noir et de réaliser un doublé. A peine avait-il essayé de remuer ses membres qu’une douleur fulgurante traversa son système nerveux et frappa ses synapses d’un raz de marée d’informations sensorielles insoutenables. Résistant à la perte de connaissance cette fois-ci, il tenta de s’extirper de sa couche. Peine perdue, le bruit de chaîne l’informa de son statut de prisonnier… et rappela à son bon souvenir sa présence ici à Kyubi. Refermant la porte sur son mystérieux interlocuteur, il s’approcha du prisonnier et congédia l’infirmière. Kyubi était vêtu d’une armure en cuir noire et laissant voleter dans son sillage une longue cape de la même couleur. Se penchant au dessus de Mortimer, il vérifia les chaînes qui entravait ce dernier et lui murmura à l’oreille quelques mots, le sourire grandissant sur son visage au fur et à mesure qu’il distillait ses informations au compte goutte..

Polgara

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Tortures reikonnes et petits fours (crématoires)
« Réponse #10 le: 17 Sep 2006 15:24:35 »
Il avait échoué. Enfin en parti seulement. Zéphyr, dans un réflexe avait détourné les dagues de leurs objectifs mortels. Blessé gravement, il n’en restait pas moins en vie. Mais Kyubi avait décidé d’examiner de plus près la personne qui avait réussi un tel exploit. Mortimer avait peut être eu la vie sauve à cause d’un garde noir… Enfin sa mission n’était pas d’exterminer la garde noire, seulement de rencontrer seul à seul une personne. Et il avait réussi à quitter l’arène en vie. Son échec n’en était plus vraiment un de ce point de vue. Piètre consolation néanmoins. Sa situation actuelle n’était guère enviable et risquait de tourner court rapidement s’il ne la jouait pas fine immédiatement. Souriant à son tour à Kyubi, il murmura quelques mots inintelligibles, forçant ainsi le garde à se pencher plus près, encore plus près. Jugeant la tête de Kyubi suffisamment près de lui, Morty voulu essayer de le frapper au visage à l’aide de son poing qui semblait le plus prompt à agir. Au moment même où il voulu lever son bras, celui-ci se retrouva pris dans une gangue de terre, clouant son membre au sol. Mortimer réussit quand même, plus par amour propre que par efficacité, a coller un magistral coup de boule… dans le vent, l’effet de surprise ayant fondu comme neige au soleil en raison du bruit sourd de son bras retombant sur le sol.

Mortimer regarda la gangue de terre s’effriter puis retourner dans le sol, laissant son bras non seulement intact, contrairement à ce qu’il craignait, mais de surcroît guérie de la moindre blessure… Il se tourna alors vers l’autre personne présente dans la pièce : la mystérieuse infirmière. Et soudain, il comprit. La tenue noire, si différente des autres tenues d’infirmières, sa présence en ces lieux, le respect de Kyubi à son égard… Relevant les yeux, il fixa pour la première fois la reine de glace, Morrigane. Le belle et envoûtante reine qui dirige la Garde Noire d’une main douce dans un gantelet de fer. Cette dernière le regardait, un sourire aux lèvres qui éclata en un rire cristallin quand il croisa son regard. Il supposa que sa mine déconfite valait le coup d’œil effectivement.

« Alors la reine des glaces serait maîtresse de la terre en définitive… Qui est alors la véritable maîtresse des glaces ? » murmura le prisonnier.

Morrigane se leva, lui apposa ses deux mains douces et charnelles sur le poitrail et se concentrant, elle invoqua la Mère nourricière pour guérir Mortimer. Les compresses qu’il avait aperçu ne servait pas à éponger ses blessures mais à protéger les mains de Morrigane en apparence. Celui-ci eut l’impression de s’enfoncer dans des sables mouvants, chaud et doux, jusqu’aux entrailles de la terre. Contrairement à ce qu’il pouvait penser, les terres de glace reikonnes étaient hospitalières et protectrices… tout du moins quand Morrigane le voulait. Puis il revint à la surface comme il aurait été revenu à la vie, une impression de bien être l’emplissant de joie.

« Voilà, il est comme neuf, tu peux t’amuser avec lui maintenant. Fais lui comprendre qu’on ne touche pas à mes protégés… » La voix de Morrigane claquait dans l’air comme un fouet sur la pierre.

Mortimer ravala sa salive avec la désagréable impression que l’on remettrait souvent sur pieds dans les jours à venir pour son plus grand déplaisir… Maintenant qu’il voyait la Reine sortir de la pièce, il se demanda comment il n’avait pu deviner qui elle était avant, de par sa posture et sa grâce naturelle… et ce délicieux déhanchement qui hante encore ses nuits…


PS : Ben vi Morrigane tu m'as inspiré hier soir sur msn :P

Polgara

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« Réponse #11 le: 17 Sep 2006 15:25:03 »
Somme toutes, il n’était pas contre cet intérêt soudain pour sa personne par la reine si sensuelle… c’était plus dans l’approche qu’il aurait aimé quelques changements. Le principe du réconfort après l’effort lui convenait, le problème venait plutôt de l’effort qu’il avait à fournir… pour rester en vie. Le prix était un peu fort pour quelques minutes de temps à autres de sa présence parfumée et de ses caresses à travers les bandages sur ses mains. Le temps passait de façon chaotique et semblait être du coton dans l’esprit de Mortimer, lui faisant perdre toute notion temporelle : souffrances physiques à base de feu, évanouissements, réveils par les caresses de la douce Reine. Désormais il ne pouvait plus contempler cette déesse en raison d’une maladresse survenue quelques temps plus tôt. Kyubi l’avait surpris à sourire à sa reine lors d’une de ces trop rares séances de régénération. En contrepartie, et par pure cruauté ou jalousie, Kyubi prenait un malin plaisir à rendre Morty aveugle systématiquement à la fin de chaque séance de torture. L’obliger à contempler un feu ardent jusqu’à en brûler la rétine était le moindre de ces moyens d’aveuglement. Enfoncer des tisons ardents dans les yeux, placer des braises sous les paupières ou tout simplement crever ses globes oculaire à l’aide d’une aiguille faisaient parti de ces moyens beaucoup moins agréable. Il n’attendait plus la venue de l’infirmière avec autant d’enthousiasme désormais, voire avec un certaine appréhension bien légitime.

Le pouvoir de Morrigane intriguait néanmoins Mortimer. Comment pouvait-elle soigner à ce point ces blessures à partir de la terre ? Elle lui avait refermé ses plaies quand les gardiens l’avaient roué de coups dans l’arène. A la limite n’importe quel mage en est capable. Qu’une sorcière en soit aussi capable l’était un peu moins, mais soit, après tout les sorciers peuvent bien s’auto régénérer un peu. Mais sa première torture avait eu lieu sur une roue. Ligoté par les quatre membres, la roue tournait tandis que Kyubi lui brûlait la peau et invitait ses gardes les plus valeureux à le taper à l’aide d’un tison tiré des braises. Il avait entendu un garde qui venait de le frapper appeler cette torture : Rôti de porc sur son lit de braises. Le sens de l’humour reikon… Mortimer n’arriverait jamais à s’y faire. Bref, brûlé, la chair à nue, rouge par endroit, noire à d’autres, Mortimer avait décidé en son âme et conscience de s’évanouir plutôt que de supporter la douleur encore plus longtemps. A son réveil, Morrigane était à son chevet, et sa peau était revenue, délicieusement sucrée, remplaçant ce qui auparavant n’était qu’un amas de chair nerveux filtrant la douleur et l’odeur de chair cramoisie. Déjà ce tour de force montrait la puissance de la magie de la Reine. Mais qu’attendre d’une reine si ce n’est un charisme et une force de caractère (qu’elle a très mauvais d’ailleurs quand elle s’énerve, compensé alors par un minois rougeoyant très… très.. charismatique) lui permettant d’accroître sa magie. Mais cette fois-ci il contemplait sa main sans comprendre… Elle lui obéissait, ce qui semblait normal, et pourtant cette fois, il n’y était pour rien. La reine sombre avait réussi un véritable tour de force, égalant par la même les capacités de Mortimer qui en restait bouche bée.

Ce qui semblait être la veille pour Mortimer a été une des pires journées qu’il ait connu. Il n’a tenu bon que par une farouche volonté de faire et une détermination sans faille. Et l’assurance de son propre intérêt à rencontrer la garde noire. Dès son réveil, il fut étonné de point être secoué par Kyubi et ses torrents de flammes mais par les mains délicieusement parfumées à l’huile d’essence de Jolum de Morrigane. Sans un mot, elle repartit en lui disant à bientôt, un sourire inquiétant à la commissure des lèvres qui conforta Mortimer dans son malaise. Rien de pire que de ne pas savoir ce qu’il l’attendait et d’être bichonné par son ennemie. Fusse t-elle des plus charmante. Kyubi était dans un coin en train de nettoyer une statue à l’image de sa reine. Une statue de fer pour une dame de fer songea un instant Mortimer tandis que deux gardes l’amenait auprès de Kyubi. Se retournant vers sa victime, il percuta un mécanisme dissimulé dans les replis ferreux de la statue qui s’ouvrit en deux. La statue était creuse. Kyubi l’installa dans la statue lui susurrant ces quelques mots qui résonnent encore dans la mémoire de Mortimer comme l’annonce d’un paradis illusoire :

« Viens, pénètre dans notre chère Morrigane, que tes rêves les plus fous se réalisent… La vierge de fer t’attend ! »

Sur ce, Kyubi entreprit de refermer la statue sur Morty. Ce dernier, fasciné par la représentation de Morrigane, ne remarqua l’intérêt majeur de la statue qu’une fois cette dernière se refermant sur lui. A la lueur des flammes de la cheminée, il aperçut une kyrielle de pointes à l’intérieur de l’autre partie qui se refermait sur lui à présent. Les gonds grincèrent, et le loquet claqua dans un silence à peine entaché par les hurlements de la victime de la vierge Morrigane. Compassion, nécessité, obéissance aux ordres ou soucis de beauté artistique, Kyubi se sentit obligé de regarder les yeux du supplicié avant d’y mettre le feu. La vierge de fer s’embrasa, alimenté par l’huile répandue sur le corps de Mortimer. Doux spectacle que Morrigane ayant le feu en elle. De quoi calmer les ardeurs de ces plus flamboyants prétendants. Les pointes, transperçant de part en part le corps famélique du prisonnier, se nourrissaient du sang de leur proie tandis que les flammes aidaient le sang à coaguler, la peau à cicatriser sur le fer et les chairs à se protéger de la gangrène. Un feu purificateur finalement… Une fois quasiment vidé de son essence vitale, brûlé au plus profond de son être, et laissé pour mort, il fut sorti de cet enfer et allongé à même le sol, froid et granuleux. Chaque pore de sa peau criait au supplice et il entendit avec un mélange de crainte et de soulagement le déplacement du billot qui lui servait d’oreiller crissant sur la pierre à son encontre. Morrigane allait arriver, elle était peut être même déjà auprès de lui, et tout irait mieux. Alors qu’il tendait à se blottir dans les bras d’un sommeil réparateur, il sentit avec effroi le contact du cuir sur son bras nu. Son bras fut déposé sur du bois (des échardes le piquaient mais ce n’était qu’un faible influx nerveux dans l’immense pagaille de douleur transmise à son cerveau) et alors qu’il levait par réflexe la tête pour regarder qui le touchait il hurla son désarroi. Son bras était en feu qu’il agitait par spasmes nerveux au dessus de lui, se roulant dans la paille de sa couche, alors que sa main reposait sagement sur le billot, morne et flasque. Les gardes vigilant éteignirent rapidement le feu et laissèrent leur reine faire son travail.

Mortimer ouvrit les yeux. Son corps était de nouveau opérationnel et sa main au bout de son bras. Comment avait-elle fait ce prodige ? Il était pourtant sûr de se l’être fait couper. Illusion ou bien folie due à son isolement dans la vierge de fer ? Il n’osait y croire tant ses souvenirs semblaient réels et douloureux.

Polgara

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« Réponse #12 le: 17 Sep 2006 15:25:27 »
« Comment avez vous fait ? Pouvez vous tout soigner et régénérer ? » lança par défi Mortimer à la reine dans le cœur des reikons.

La belle l’ignora d’un haussement d’épaules et en se dirigeant vers la porte. Par contre Kyubi pris ce défi très au sérieux. Toujours ce sourire carnassier aux lèvres, Kyubi se dirigea vers la cheminée et plus particulièrement vers les instruments reposant dans l’âtre. Hélant sa reine et la priant de rester, il lui montra ce qu’il tenait en main. Croisant le regard de son garde, Morrigane Celebelen resta sur le seuil, préparant déjà ses sorts de soins majeurs. Cette scène et cet échange de regard n’échappa pas aux yeux guéris du prisonnier qui se lamenta d’autant plus en apercevant l’objet blotti dans la paume du garde noir. Suivant le regard du torturé, Kyubi se sentit d’humeur communicative et tout en s’approchant lentement du captif, savourant l’odeur de sa peur, il lui expliqua ce qui l’attendait. Il est toujours plus amusant d’expliquer ce qui attend un torturé, car celui-ci imagine et ressent par avance la douleur. D’une voix métallique, accentué par le crissement de l’arme sur le sol, la torture commença dans la tête de Mortimer.

« On appelle cet objet le marteau d’Hadès. Ce n’est qu’une pâle copie évidemment, l’original étant une arme divine. Mais je pense avoir réussi à en approcher l’efficacité. Un marteau ciselé par un maître du feu tel que moi et alimenté par mon propre feu. Tu vas voir, tu vas sentir tes os se craqueler en même temps que ta peau… Et pourtant, Morrigane réussira à te guérir… si tu es sage et que tu hurle sa clémence. »

Joignant le geste à la parole, Kyubi abattit avec force la marteau encore flamboyant sur la main toute neuve de Mortimer. Ses phalanges rompirent sous l’impact et il sentit sa main se faire broyer entre le sol et l’acier comme le blé dans le moulin. Puis ses nerfs l’informèrent de la chaleur émise par l’arme. Kyubi prit son temps pour relever son marteau et malaxa langoureusement son manche, faisant ainsi traîner la tête de l’arme sur les restes de la main de l’infortuné. Mortimer, entre deux hurlements, fixa sans comprendre la traînée de sang qui était à la place de sa main quelques instants plus tôt. Un grésillement se faisait entendre en provenance du marteau tel un rire macabre. Quelques gouttes de sang en ébullition coulaient le long du manche pour finir par s’écraser sur le sol rugueux, déjà recouvert de larges tâches rouge sombre. Mortimer leva son moignon sanguinolent et fixa ébahi des bulles de son propre sang éclater sur des morceaux de chair noircies par les flammes. Levant la tête vers Kyubi, il tenta se qu’il espérait être un sourire et d’une voix chevronnante entonna une dernière pique sarcastique.

« Au moins cette fois-ci, j’ai mes yeux pour pleurer et contempler la grâce de ta catin. »

Mortimer ne put continuer son discours, un forme rougeoyante se déplaça en sa direction et lui fracassa le crâne en mille morceaux. Trou noir.

Kyubi n’avait pu supporter qu’on insulte en sa présence sa reine bien aimée. Il avait propulsé son arme maléfique sur Mortimer qui ne put l’éviter. Maintenant Kyubi contemplait sa reine qui tentait de ranimer le malheureux. Telle une icône religieuse, Morrigane semblait être la mère de tous les reikons penchée sur Mortimer en tentant de le soigner au milieu du bain de son sang. Sa tenue noire commençait déjà à absorber le sang de la victime en se teintant d’une couleur rouge. La main ne posa pas de problème et fut rapidement opérationnelle. Par contre la tête du fracassé prit plus de temps. La nuit passa quand enfin la tête de Mortimer avait reprit une apparence humaine. Mais Morrigane doutait qu’il puisse revenir à la vie cette fois-ci…