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« le: 30 Jan 2009 12:58:53 »
Je regarde de loin le roi qui revient dans nos rangs après une attaque sur un tsuchi. Il semblerait qu'il ne s'en soit pas sorti indemne. Mon coeur se serre. Il s'assoit sur un rocher, apparemment trop épuisé. Je me rapproche doucement, dans son dos, j'ai envie de l'enlacer. J'hésite. Sa jument me regarde, je commence par le soigner car ses blessures semblent douleureuses.
Je finis par passer mes bras autour de lui avec affection et lui crée quelques protections en prévision des prochains combats.
Il me complimente, je suis flattée. Il me remercie par un baiser sur la main, je suis gênée mais heureuse. J'aime sa douceur.
Je crains de rougir alors je réponds sérieusement : « Mais je suis là pour ça, à quoi servirais-je si ce n'est pas pour protéger convenablement ? »
« Oui c'est sûr que c'est ta vocation mais rien ne t'oblige à rester à mes côtés… Je vis dans le danger… »
S'inquiète-t-il ? Pense-t-il que je ne fais que mon devoir et que je pourrais prendre sous mon aile n'importe quel combattant ?
Je tente de le rassurer, de le mettre sur la voie : « …Et je vis pour protéger les personnes en danger. Il est vrai que je pourrais choisir d’être aux côtés d’autres guerriers mais… »
Mais je ne sais pas comment finir ma phrase, ce n'est pas encore le moment de me déclarer, je la laisse en suspend.
« J’ai si peur à chaque fois… Peur de ne pouvoir protéger ceux qui m’accompagnent. »
Les muscles de mes mains se contractent à entendre ces mots, je résiste pour ne pas serrer les poings. Il ne sait pas combien j'angoisse lorsque je suis en ville et lui au désert. Il frole toujours la mort et je ne suis pas là pour prendre soin de lui. Je préfère cent fois risquer ma vie aussi mais au moins avoir un oeil sur lui, savoir qu'il va bien, voir quand il est blessé et être certaine qu'il sera secouru.
Mais tout ça je n'ose pas lui avouer, je me contente de lui dire que je pense aussi à me protéger et que j'ai confiance en lui.
Je ne veux pas qu'il se fasse inutilement du souci. Je crois que je l'ai convaincu puisqu'il n'ajoute rien de plus qu'un simple « Oui… ».
La journée fut longue, je n'ai pas chômé. Fatiguée, je me laisse aller et repose ma tête sur l'épaule du roi.