Le mail reçu par les 4 rois réunis sur la caverne:
A l'heure dite, tous les rois s'avancent vers Tarphois, à l'entrée de la caverne.
Une plaque métallique, semblable à un bouclier et couverte de runes inconnues bloque le passage.
Quatre trous sont disposés à égale distance sur son diamètre, de la largeur d'un poing.
Les quatre rois s'avancent solanelemment suivant les indications de Tarphois et placent chacun leur main droite dans l'un des puits.
Le silence est total aux alentours, on entend plus que le vent chargé de sable et la respiration des cinq hommes dans l'attente du miracle.
Tarphois, qui se tenait à l'écart de la porte depuis le début, s'avance maintenant d'un pas vers les monarques.
La lune est très haute ce soir et donne à l'aventurier un teint grisatre.
Soudain, un grincement comme personne n'en avait encore entendu se fit entendre. Un bruit sourd, le raclement du métal sur le métal, le bruit d'un ancien mécanisme qui n'avait plus servi depuis des millénaires ...
Enfin, un fin trait noir se dessina sur la surface usée de la porte, comme un cheveu qui serpentait entre les runes, découpant petit à petit l'épaisse plaque de métal.
Le trait s'épaissit et tous comprirent alors que la porte devant laquelle ils se trouvaient était en train de s'ouvrir.
Les quatre rois retirèrent leurs mains du mécanisme et se tirent alignés devant la porte en attendant que celle ci fût complètement ouverte.
Comme captivés par le lent déplacement des panneaux, chacun s'imaginait déjà arborant les attributs des rois de l'ancien temps, allant fièrement à la bataille, baigné dans une lumière digne des dieux.
Yindo, dont l'esprit pratique n'était plus à démontrer, ne put qu'apprécier le remarquable mécanisme qui avait protégé le repaire du roi Seizon durant des siècles. La porte était si large qu'aucune armée n'aurait pu en venir à bout, et la roche aux alentours semblait être la plus dure qu'il ait jamais pu contempler.
Il pensa alors "Par Shankara, que pouvait donc bien craindre cet homme pour se protéger de la sorte ?".
Arutha lui, imaginait déjà par quel stratagème il allait pouvoir tourner la situation à son avantage, car il n'igorait pas que le roi Mizu serait le premier à descendre et voudrait bien entendu tout garder pour lui.
Ce fût le bruit sourd de la porte qui finissait de s'ouvrir qui le ramena à la réalité.
Arutha regarda le seigneur Stringaoooo qui s'avancait déjà en se frottant les mains, mais une voix derrière eux le fît sursauter.
"- Ainsi la cupidité des hommes les mena à nouveau à leur perte, et désormais, comme moi vous ne connaîtrez plus de paix"
C'était la voix de Tarphois que les quatres hommes venaient d'entendre, une voix qui avait perdu le ton enjoué qu'on lui connaissait, comme si l'homme qui se tenait désormais sur un rocher n'était plus le célèbre explorateur qui les avait menés jusqu'ici.
Relevant lentement la capuche de son manteau, il offit à ces quatre hommes une vision qui allait hanter leurs cauchemars jusqu'à leur dernier souffle : derrière le visage grisâtre que lui donnait la lune, ne subsistait que quelques lambeaux de chair racornis, de larges trous dans le cuir qui lui couvrait le crâne laissaient apparaître des os blanchis par le temps.
Pire que tout, ses yeux étincellaient désormais d'un rouge sang, comme si deux flammes écarlates s'étaient allumées dans ses orbites.
Luttant contre la nausée, les quatres souverrains, qui n'en étaient pas moins des guerriers, se préparèrent à combattre.
Tarphois eut un sourire qui les glaça à nouveau de terreur.
Rorix pensa "il faut avoir perdu la raison pour sourire lorsqu'on s'apprête à combattre les quatres rois de Sistearth réunis ...".
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Tarphois se tourna vers Rorix en disant "je ne suis qu'un messager, s'il vous reste encore une once de raison, je vous conseille de fuir aussi loin que vos montures le pourront, et lorsqu'elles seront mortes d'épuisement, je vous conseille de continuer à fuir. Mais si vous désirez rester là à me terrasser, vous ne ferez que me libérer plus tôt de mon enfer, puis vous périrez à votre tour."
Comme il parlait, les quatre hommes entendaient une sorte de clameur monter des entrailles de la terre. Avant que Tarphois ne révèle son vrai visage, on entendait qu'un murmure, semblable au bruissement des feuilles, désormais c'était un chuchottement insistant. Nul ne savait ce qui allait sortir de cette caverne, mais quoi que cela puisse être, ce serait sans aucun doute la pire calamité que le monde allait connaître.
Profitant d'un moment d'hésitation des quatre monarques, Tarphois se drappa dans sa lourde cape et s'élanca vers l'entrée de la grotte à une vitesse surnaturelle, courant comme un dément vers la source de ces grouillements qui devenaient insupportables.